La Terre embrasée, livre 2 : aux origines de la Stratégie Ender

Du côté des traducteurs
28 mai 2014

Orson Scott Card, pour moi, c’est d’abord l’auteur de La Stratégie Ender. Je garde un souvenir très précis de cette lecture et de son contexte. J’étais au Canada pour mon année de maîtrise (M1 dirait-on aujourd’hui), et un de mes colocataires avait laissé traîner un bouquin sur la table du salon. Le titre a accroché mon regard : Xenocide. Manque de bol, c’était le troisième tome d’une série, alors je l’ai laissé sur la table et, le lendemain, je suis allée acheter Ender’s Game à la librairie. J’ai ouvert le livre le soir, avant de me coucher. Et je l’ai fini dans la nuit : impossible de le lâcher. Depuis, je l’ai relu un certain nombre de fois et, peu importe à quelle page je l’ouvre, il me fait encore et toujours cet effet. Par la suite, mes ordinateurs se sont tous appelés Ender (et les portables Alvin, parce que cette série-là aussi est top !). Bref, quand j’ai commencé dans la traduction, j’ai tout de suite cherché à travailler pour L’Atalante, qui publiait la série « Alvin le faiseur ». Mon espoir pas secret du tout était de pouvoir un jour traduire du Card. Et L’Atalante ne m’a pas déçue : grâce à elle, j’ai rencontré Card plusieurs fois, je lui ai même servi d’interprète, et j’ai fini par traduire certains de ses romans ! La cerise sur le gâteau, c’est bien sûr le « prequel » de La Stratégie Ender : Avertir la Terre, et maintenant La Terre embrasée.

Ces Card-là sont un peu particuliers parce qu’ils ont d’abord existé sous forme de comics. Et puis il y avait tant à dire que les romans sont nés, dans le cadre d’une collaboration avec Aaron Johnston qui avait déjà travaillé sur les comics. Ils racontent l’avant, tout ce qui est déjà acquis dans La Stratégie. Le premier contact avec l’espèce extraterrestre honnie, les premiers doutes, les premières craintes, les premières grosses raclées technologiques. Ils racontent aussi la vie de ces Terriens du futur au moment du premier contact, la façon dont le monde a évolué, la façon dont l’homme exploite l’espace et ses ressources. L’aspect humain est capital, comme dans tous les Card, et bien entendu les héros en bavent, ou ce ne serait pas du Card. Et quelquefois, même en bossant sur le texte, je me suis fait avoir : pour traduire une phrase, je vérifiais une info dans la suivante, je m’accordais le paragraphe, et voilà que je me retrouvais au bout du chapitre sans avoir tapé un mot de plus. J’attends désormais la sortie en anglais d’Earth Awakens pour me plonger à nouveau dans cet univers !

Florence Bury