Interview Olivier Paquet : Les Machines fantômes – Just a word

Interview
27 août 2019

Dans le cadre de la sortie de son dernier roman, le techno-thriller Les Machines fantômes aux éditions L’Atalante, l’auteur Olivier Paquet nous en dit plus sur son travail et ses projets !

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Bonjour Olivier, pour cette rentrée littéraire tu reviens à la forme longue avec Machines Fantômes, toujours chez les éditions L’Atalante. Au programme, des IAs et des hommes pourrait-on dire dans une France très proche de nous. Pourquoi avoir privilégié un futur aussi réaliste au lieu de te lancer dans des pronostics politiques et technologiques plus échevelés ?

Tout cela s’inscrit dans un processus. À côté de romans qui pouvaient se projeter très loin dans le futur, y compris dans l’espace, j’ai toujours écrit un certain nombre de nouvelles situées dans un avenir proche, surtout quand elles traitaient de la question des intelligences artificielles. J’aime bien traiter du contemporain, mais il me fallait l’angle, l’approche qui donne suffisamment de matière à un roman. Quand j’ai écrit la nouvelle La Reine d’ambre, je me suis rendu compte du potentiel qui existe dans une IA qui ne dialogue pas avec nous sous la forme d’un langage humain classique. Elle communique par des poèmes qui permettent de retrouver le millésime d’un vin. Ce fut un peu le déclic qui m’a permis de composer des IA qui sortent du classique, en rappelant que ce sont d’abord des machines et avant tout des machines. Mais ce statut ne les prive pas d’action ni de pensée. J’ai tourné autour avec Jardin d’Hiver, mais pour Machines fantômes, je pense avoir trouvé le bon équilibre qui rend ces IA réalistes et étranges.

Et comme, il s’agit au fond de créer une utopie, mais une utopie à hauteur d’humains, je devais me confronter à des situations concrètes, individuelles, ne jamais essayer de les surplomber avec une théorie, un point de vue démiurgique. Je ne cherche pas de coupables, je veux raconter des tragédies humaines dans une époque moderne un peu perdue. J’essaie de mettre en évidence des phénomènes sociaux à travers mes personnages, mais sans imposer un jugement définitif, ou, plus exactement, que le jugement du lecteur ne l’empêche pas de vouloir comprendre les motivations intimes du personnage. D’où le traitement le plus réaliste possible, presque indépendant des IA, ce qui tombe bien, car leurs interventions sont discrètes, fantomatiques.

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Nicolas Winter | Just a word