Trois questions à Anouk Langaney | La Strada

Interview
23 juin 2021

Trois questions à Anouk Langaney

Qu’est ce qui a déclenché l’écriture de Clark ? Le ras-le-bol face aux crimes environnementaux ou l’envie de parler du statut de mère ?

Le point de départ, c’est en effet mon statut de mère et le constat – très banal – qu’avec de jeunes enfants, il devient difficile de se consacrer (ou même de penser) à autre chose. D’où l’idée d’une femme qui irait au bout de cette logique, et qui regarderait ses enfants comme l’unique projet de sa vie, en y consacrant toute son ambition… Son fils doit devenir son chef d’œuvre, donc plus qu’un homme – un super-héros. Qui dit super-héros, dit super-vilains, et je n’ai eu qu’à suivre ma pente naturelle pour les trouver du côté des pollueurs et autres bétonneurs.

La forme épistolaire est ici traitée comme un monologue, qui appuie la toute-puissance de cette femme qui raconte. Est-ce que tu as envisagé ce procédé dès le début ?

Il me fallait donner la parole à cette femme, pour entrer dans sa logique délirante. La lettre m’intéressait parce que, contrairement à un journal intime ou à un monologue intérieur, elle n’offre pas de garantie de sincérité : c’est une manipulatrice qui écrit, prête à tout pour convaincre sa destinataire. Elle joue sa vie sur ce qui peut très bien être un coup de bluff ! J’avais envie que le lecteur se trouve, comme je le suis moi-même, contraint de résister à ce chant de sirène.

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