Comment écrire ses propres romans de fantasy... avec Sandrine Alexie

Interview
14 août 2019

De lire et aimer la littérature de l'imaginaire à en écrire, il n’y a parfois qu’un pas que de nombreux lecteurs sauter chaque année.
Mais comment le franchir et concrétiser l’envie en véritable roman ?


Nous avons demandé à Sandrine Alexie de nous donner quelques-uns de leurs conseils...



[Lire sur Actusf]

Pour l'autrice de un bon livre de fantasy, c'est...

   

Ce qui fait un bon roman, tout court : des personnages qui échappent tellement à leur auteur qu’on finit par parler d’eux comme des gens réels, qui comptent dans nos vies autant (voire plus) que des collègues ou des membres de notre famille. Après, l’écriture, la qualité littéraire, le style, bien sûr…

Rien de particulier à la Fantasy, sauf une chose : la cohérence de l’univers que l’on bâtit, et éviter ce que Tolkien reprochait à C. S. Lewis : mélanger les mythologies, les univers, avec ce côté macédoine, entre faunes et nymphes, licornes, christianisme…
   

Pour le monde de "La Rose de Djam", mes frontières sont claires : ne pas aller au-delà du vraisemblable selon le XIIe siècle. Des derviches qui ont le don d’ubiquité, déplacent des objets à distance, lisent dans les pensées, rien que de très courant pour les historiens et les biographes médiévaux. Tout comme, du côté européen, les miracles de la Légende dorée ne sont pas à remettre en question. Si saint François avait été contemporain de mes Quarante, il aurait bien parlé à un loup, et le loup lui aurait répondu !
   

Par contre, je n’y mets pas de tapis volant, de djinn qui sort d’une bouteille, d’oiseau géant. Ce n’est pas le monde des Mille et une nuits.



Et pour un conseil à donner à ceux qui souhaitent écrire ?

   

C’est un lieu commun, mais juste : il faut lire, beaucoup, et de tout, et pas seulement dans les genres de littérature que l’on souhaite écrire : des classiques, des polars, de la poésie, des romans de toute époque et tout pays… Je ne pense pas qu’il y ait jamais eu un écrivain qui n’ait pas d’abord été un boulimique de lectures.
   

Il faut aussi sans cesse écrire pour se dégourdir la plume. Tout le temps, n’importe quoi. Des lettres, des journaux, des posts de blog, des fictions, ce que l’on veut, mais quotidiennement. Il faut écrire comme un peintre doit sans cesse se promener en faisant des croquis, comme un musicien fait ses gammes.

   

En bref, il ne faut pas souhaiter écrire, il faut écrire.


Estelle Hamelin - Actusf