007 % pour convaincre ... ou la seconde Révolution Numérique

3 avril 2014

Vous n’avez que 007 % pour convaincre… Une révolution silencieuse est en train de se produire, là, sous vos yeux. Noooooooon, je ne veux pas parler du livre numérique, ça commence à être un peu éventé ce truc-là ! Je veux parler d’une de ses conséquences. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais certains vendeurs de livres numériques vous permettent d’y goûter un peu avant, histoire de voir quel goût ça a, si ça a des chances de plaire. C’est une Révolution. Bon, manifestement, pas encore pour tout le monde, mais pour un gros lecteur comme moi ça l’est ! En effet, à force de lire (pour autant que ce ne soit pas pour vous qu’un moyen de remplir des temps morts ou difficiles) vous finissez immanquablement par lire de très bons livres. Et vous en voulez d’autres comme ça, forcément. Et vous avez bien raison ! Là commencent les difficultés… car rien, absolument rien, ne vous permet d’avoir la certitude qu’un livre va vous plaire. Les séries permettent certes de minimiser le risque, mais au prix du manque de surprise dans un genre où cette surprise est pourtant indispensable. Avant, le risque de déception était donc important, mais ça c’était avant. 
Car maintenant certaines plateformes de vente de livres numériques permettent de lire un extrait, parfois fort joufflu, de l’ouvrage que vous convoitez. Maintenant, vous pouvez lire jusqu’à 10 % d’un livre et ne vous décider qu’après d’acheter ou non.
 Bon, avec la table des matières, les différentes introductions, présentation voire même parfois pubs pour d’autres livres, vous n’obtenez en réalité qu’environ 007 % du total (calcul personnel™). Ça a l’air de rien, mais ça a changé ma vie de lecteur. Au lieu d’acheter dix livres et de n’en achever qu’un seul, je pense bien maintenant finir plus de la moitié des livres que j’ai ainsi « essayés ». Mon exemple est certes un peu particulier voire extrémiste, mais, comme c’est souvent par les gros lecteurs que les innovations se propagent, j’ai voulu vous faire part de cette expérience. Car elle peut avoir d’importantes conséquences à long terme sur la façon d’écrire des romans, ne croyez-vous pas ? Les auteurs vont-ils avoir tendance à réaliser de magnifiques bandes-annonces de leurs livres sur ces fameux 007 %, comme au cinéma ?
 Vous savez, ces extraits de film à venir dans lesquels une voix grave sert de contrepoint aux meilleures scènes du film (des mauvaises langues affirment parfois qu’il n’y en a plus d’autres). Menace ? Opportunité ? Je ne sais, mais je prédis qu’on n’écrira plus tout à fait de la même manière à l’avenir.

Alain Kattnig