Ce roman est une aventure, une expérience, une immersion.
Ce n’était pas une lecture facile, abordable ou simple.
Au contraire, je me suis battue avec ce livre et chose rare j’ai pris mon temps.
Le récit s’articule autour de trois points de vue : Chapman, le faune semeur de pommiers, dans les grands espaces américains du 19ème siècle, John, dans un futur proche où l’humanité se meurt et C-433 qui erre sur une Terre gelée et inhospitalière (euphémisme).
J’ai préféré lire par sessions courtes, trois chapitres à la fois, avec les trois points de vue enchaînés. Je pouvais ensuite réfléchir à ma lecture, analyser et chercher à comprendre où m’emmenait l’auteur. Je ne prétends pas avoir tout compris, je pense que ce roman mérite d’être relu, plusieurs fois même. C’est une œuvre si riche, construite comme une structure architecturale.
Il y a plusieurs niveaux de lecture, des aspects religieux, métaphoriques. Le futur proche décrit est, quant à lui, une anticipation très réelle. La première voix reprend le conte et la troisième voie obscure, dérangeante, pousse à un questionnement ardu.
L’articulation des chapitres et l’avancée inexorable du roman reste hypnotique, j’ai cherché les liens, j’ai traqué les indices, je voulais comprendre. Ce roman a suscité une curiosité brutale en moi. Je me découvre depuis quelques années une passion pour ces romans mystérieux, bizarres, où tout n’est pas donné à lire. Ces romans exigeants nous poussent à plus que lire le texte, l'interpréter vraiment et à choisir des pistes de compréhension m’interpellent et ils font de moi une lectrice parfois bousculée qui grandit.
