Début XXIIe siècle. Fuyant la sécheresse qui ravage le continent nord-américain, les Blancs ont bâti dans le désert d'immenses Techno-Cités climatisées. De leur côté, les tribus indiennes ont abandonné les réserves pour trouver refuge dans de miraculeuse Oasis où elles ont renoué avec leurs traditions ancestrales.
Sang-mêlé et orphelin de mère, Mósa vit dans l'Oasis Lakota, alors que son père, un homme blanc, est retourné dans la Techno-Cité 4 avant même sa naissance. À la mort de la personne qui l'a élevé, Mósa décide de rejoindre son père et quitte la tribu pour la grande ville qui le fascine. Là, il découvre avec stupeur qu'il a un frère jumeau, Wòsa, atteint d'un mal incurable dû à ses mystérieuses origines.
Avec l'aide de Stenátliha, jeune chamane et amie de Mósa, l'amer et xénophobe Wòsa parviendra-t-il à se défaire des chaînes de la maladie et retrouver goût à la vie ?
Un livre sur l’acceptation de l’autre et des différences, où Nathalie Le Gendre s’inspire du cas Leonard Peltier, un Indien lakota anishinabe, incarcéré depuis plus de trente ans aux États-Unis pour un crime qu’il n’a pas commis.
Ne pas prendre prétexte de cette réserve pour s'éviter de conseiller chaleureusement ce roman à des lecteurs dès 12-13 ans.
Jean Tanguy - www.livres-jeunesse.net - 02 juin 2005
Un vibrant hommage à la vie... et à la mort
Avec Mósa Wòsa, Nathalie Le Gendre nous offre un magnifique roman, une leçon sur la vie et la mort, pleine d’émotions et surtout... d’espoir.
Mósa
Wòsa est un roman intense de par les émotions et sentiments
qui s’y bousculent, mais aussi un livre dense à travers tous les thèmes
abordés. Clonage, racisme, nature, liberté... autant de thèmes
qui se mélangent dans une harmonie déconcertante. Vouloir aborder
des sujets forts peut sembler irréaliste et pourtant, l’auteur y parvient
sans peine. L’intrigue se déploie avec fluidité et chaque élément
se met en place petit à petit.
Le talent de Nathalie Le Gendre ?
Savoir jongler entre une histoire qui tient la route et les émotions de
ses personnages. Déjà, Dans Les Larmes de Gaïa, elle
montrait une maîtrise de l’intrigue et affichait une volonté de bousculer
le lecteur.
Ici, avec Mósa Wòsa, on ressent une maîtrise
encore plus grande de cette capacité. Les personnages sont déroutants
et on ne peut que s’attacher à eux : Mósa complètement impuissant
devant la maladie de son frère, agoraphobe et claustrophobe, ne supportant
pas cette vie ultra-moderne loin de la nature, Wòsa rongé autant
par la maladie que par la haine et abandonné par tout espoir, le père
incapable d’exprimer ses sentiments et qui, découragé par sa vie,
oublie qu’il peut encore changer les choses.
Ce roman bouscule le lecteur,
l’interpelle et on ne peut rester indifférent à cette rage de vivre
qui apparaît chez les deux frères. Sans tomber dans les clichés
ou la futilité, Nathalie Le Gendre offre aux lecteurs un message d’espoir
à travers les pages de son livre : Qu’est la vie sans la mort ? Et pour
vivre, il faut se battre. Mósa Wòsa est un roman dur, qui
vous remue les tripes, mais c’est aussi un formidable hymne à la vie et
à la liberté.
Laure Ricote - www.actusf.com
Un univers immersif entre science-fiction et fantastique, modernité et tradition
Mosa Wosa est un roman très
rapide, qui enchaîne efficacement les étapes, les ponctuant d’actions et
de révélations, porté par une plume précise et entraînante.
Le cadre est à la fois familier, par le folklore indien, les histoires
de famille compliquées, et original avec ce monde qui a choisi de faire
cohabiter des lieux de science avancée et des peuples retournés à la
tradition. La SF est plutôt bien amenée, l’auteur nous emmène d’abord
dans une tribu Lakota avant de nous dévoiler une Ci-T, les deux sont
intéressants à découvrir et définissent bien clairement le nouvel
équilibre du monde. L’univers est ainsi riche en petits détails visuels
d’un côté comme de l’autre.
Mais c’est aussi un roman fantastique. Le Grand Esprit, les messages envoyés par les Esprits, les danses… tout cela semble avoir une certaine réalité, difficilement contestable. Moyen sans doute de demander au lecteur de garder l’esprit ouvert à ce qu’il ne comprend ni ne connaît, qui ajoute un charme et une ambiance particuliers au récit.
De nombreux enseignements à tirer pour le jeune lecteur
Le message ou plutôt les messages de
cette histoire sont relativement évidents. Ceci dit, l’auteur ne cherche
pas spécialement la subtilité à ce niveau, Mosa Wosa assume complètement son statut de roman engagé.
La tolérance est un thème central, l’acceptation de la différence, qui
se retrouve dans l’opposition indiens des plaines/blancs des villes
surtout. Elle est illustrée par l’opposition au départ entre Mosa et
Wosa, qui est influencé par ses « amis ».
Aussi important, le message concernant l’importance de vivre avec la nature sans trop la dégrader, au risque de bouleverser l’équilibre de la Terre mais aussi l’équilibre social. Nathalie Le Gendre montre aussi qu’il n’y a pas qu’une seule réponse aux changements et qu’en confrontant les visions il y a des chances d’aller plus loin qu’en suivant un chemin bien balisé par ses propres croyances et habitudes.
On trouve aussi d’autres thèmes profondément humains et tout aussi importants : le féminisme grâce au personnage de Stenatlhia qui cherche à s’imposer dans un métier traditionnel d’homme, le poids des traditions de manière générale (il faut savoir ne pas être figé et accepter ce qui est bon même chez “l’autre”), les difficultés des rapports humains et notamment familiaux, le rapport à la vie et à la mort… plein de petits messages ponctuent ainsi le texte tout le long, rendant ce roman particulièrement riche en questionnements et enseignements pour le public visé.
De beaux individus qui portent bien leur histoire et ses messages
Les protagonistes sont très intéressants
et de beaux supports aux messages véhiculés. Mosa et Wosa représentent
deux mondes bien distincts, presque opposés et pourtant un lien très
important les unit. Les deux garçons vont énormément évoluer au cours de
leur aventure et Nathalie Le Gendre ne choisit pas pour eux le chemin
le plus facile. Encore moins la fin, qui émeut franchement.
Certes, certaines évolutions et prises de conscience sont attendues,
incontournables pour le message à véhiculer. Mais les héros ont une très
belle présence, des caractères bien campés. Leurs tourments sont
touchants, même ceux de Wosa malgré sa haine et sa colère.
Stenatlhia, le lien féminin entre tous
ces hommes dans ce monde d’hommes est un personnage particulièrement
beau et fort. Sa ténacité, son ouverture d’esprit, son ambition, mais
aussi ses émotions, son amitié, son affection… sont autant de dimensions
qui la rendent attachante et réaliste.
Aucun des protagoniste n’est parfait ici. Lâcheté, fuite, haine, échecs,
secrets… la plupart dévoile un pan plus honteux de leur histoire malgré
leur bonne volonté. Ce qui rend le roman d’autant plus intéressant et
le message plus percutant.
Mosa Wosa est un très bon roman pour adolescents, au contexte intéressant et aux messages importants. Le genre de lecture à glisser entre toutes les jeunes mains, pour laisser la réflexion prendre et pourquoi pas ensuite en discuter.
Lelf - www.imaginelf.com - 29 avril 2015
Dès les premières pages, le lecteur
pourrait se faire une mauvaise idée du roman : le bon indien contre le
méchant citadin. Si Nathalie Le Gendre ne fait pas dans la subtilité,
son thème (la tolérance) est martelé et subit d’infinies variantes. En
partant de l’antagonisme des deux personnages, l’auteure décline
l’acceptation de l’autre : homme/femme, ville/campagne, médecine
technologique/naturelle. le propos n’est pas d’amener le lecteur à
comprendre, mais de le mettre en face des thèmes développés. En
postface, l’univers « imaginaire » de Nathalie se confronte avec la
réalité, histoire de nous assener le point final : accepter les
différences !
Écrit il y a une dizaine d’années (et récompensé par de multiples prix) Mósa Wòsa est réédité en 2015, et le thème est toujours d’actualité.
Loin des images d’Epinal, les personnages sont tous « humains » et
chacun aura à payer son erreur de parcours. S’il entre dans la catégorie
« jeunesse », on aura rarement vu un roman où le héros n’est pas un
personnage, mais un thème. Quant aux protagonistes, ils seront malmenés
pour pouvoir avancer.
Nathalie Le Gendre envoie un coup de poing aux lecteurs « adolescents ». Une frappe menée avec brio qui nous martèle tolérance, acceptation… Pour que la société puisse avancer. Un petit roman aux grands effets !
Hervé - www.tempsdelivresdotcom.wordpress.com - 12 mai 2015
C'est une relecture que je vous propose aujourd'hui, relecture d'un de mes romans jeunesse préférés !
On y suit alternativement Mosa, l'indien, et Wosa, le jeune xénophobe de la TechnoCité 4. Dans le futur, la Terre a repris ses droits. Le soleil a tout brûlé, les hommes se sont enfermés dans de grandes technopoles climatisées, mais le soleil a laissé, au coeur du désert, quelques oasis, et la population indienne a décidé de renouer avec ses racines. L'histoire commence quand Mosa décide de rejoindre son père et de quitter son oasis pour découvrir sa famille. Là-bas il découvre Wosa, son jumeau xénophobe, malade et en colère contre un père qui ne s'occupe plus de lui depuis des années. Mais Mosa découvre qu'en fait, Wosa est un clone, et que comme tout clone, il est atteint d'une mutation semblable au VIH. Mosa, pense fermement que pour aider son frère, seule son amie chamane Stenatliha et les Plaines sont capables d'agir...
Cette histoire est juste géniale. Le monde décrit est incroyable et on regrette presque que ce livre soit aussi court, on en veut plus ! Le récit de Nathalie Legendre m'a encore une fois transportée, j'ai tremblé pour Mosa et Wosa, j'ai espéré avec eux, j'ai pleuré avec eux et j'ai voyagé au coeur des Plaines avec eux. Un récit qui parait simple mais qui ne l'est pas tant que ça, qui pose des questions et en même temps sait mettre assez d'actions pour ne pas nous ennuyer. Bravo.
Le personnage de Wosa est tout d'abord insupportable, on a envie de claquer cet adolescent geignard et colérique, puis, on apprend à le comprendre et il en devient touchant. J'ai vu sa détresse et j'ai eu envie qu'il s'en sorte. A l'inverse, Mosa est le personnage parfait, on l'aime dès le début et on le déteste autant qu'on l'aime pour son geste à la fin. Il représente l'homme de la nature idéal, fort et respectueux, qui a le coeur sur la main et se contente de ce qu'il a.
Sténatliha permet à l'auteur d'introduire un questionnement sur la place des femmes dans la société et je la trouve très intéressante, elle permet également d'aborder le mélange des cultures, de même que Mosa.
Des personnages attachants, un monde génial, des personnages haletants et une plume parfaite. Nathalie Legendre ne me lasse pas, qu'importe le nombre de fois où je lis ses romans, un coup de coeur et un 19/20 pour Mosa Wosa !
Les lectures d'Eole
Une bibliothèque idéale de la SF
La Science-fiction est une littérature de strates. La réédition de classiques est la bienvenue
L'Atalante reprend Espoir-du-Cerf d'Orson Scott Card (1973) dans sa politique de regroupement des oeuvres de cet auteur et Mósa Wòsa de Nathalie Le Gendre (2004), qui n'était plus disponible.
Jean-Claude Vantroyen
Le Soir
Le premier tome de "La Guerre sans fin", Paria, sort dans moins de deux semaines
! À cette occasion, nous vous proposons de découvrir "Lazare en guerre"
à prix réduit en numérique.
Sur Kobo, sur Emaginaire, sur Amazon et partout ailleurs.
« Au départ une petite librairie de 15m2 spécialisée dans le cinéma au cœur de la ville de Nantes. Puis la librairie s’agrandit et devient édition, et du cinéma passe à l’imaginaire et à la science-fiction. C’est d’abord un catalogue étranger, dont une prise de guerre qui lui permet de se consolider : Terry Pratchett et sa saga du Disque-monde. Puis peu à peu des auteurs français, et non des moindres : Pierre Bordage avec sa trilogie des Guerriers du silence, Roland Wagner, Serge Lehman et maintenant Catherine Dufour. En 30 ans, L’Atalante est devenue l’un des piliers de la SF en France. C’est son anniversaire que nous fêtons aujourd’hui. »
Nicolas Martin, La Méthode scientifique sur France Culture – 26/01/2019
Et la session de l’an passé ?