Si vous voulez lire des choses intelligentes, drôles, légères et qui mettent de bonne humeur, nul doute qu’il devrait vous plaire.

Superméchant débutant - 20c & The Books
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Superméchant Débutant est à mourir de rire. Dès les premières lignes, où l’auteur prend un malin plaisir à nous prendre à contrepied : Comme on aura pu le voir dans RedShirts ou dans La Controverse de Zara XXIII. Mais pas que : Nombre de scènes déclenchent le rire, par autant par les situations qu’elles dépeignent que par les dialogues acérés : Que ce soit au funérarium, dans les diverses planques que Charlie devra utiliser, ou encore dans des scènes dignes des meilleures parodies de film d’espionnage.

Et l’ami John ne se prive pas de parodier, allant même parfois vers la satire : Lorsqu’il n’égratigne pas le mythe des méchants « à la James Bond » (des losers avec trop de pognon), il s’attaque aux multinationales et leur éthique de façade, ou encore à la startup nation, pour notre plus grand plaisir… Et peut-être un peu le syndicalisme…

Et puis, la couverture nous promet du félin, de la mignonitude. Eh bien là encore, nous sommes servi.e.s. Attention cependant, vous risquez bien de porter un regard différent sur votre chat.te: car les chats ici ne sont pas que nos (in)fidèles compagnon.ne.s : c’est plutôt elleux les patron.ne.s. Et l’on rira encore à gorge déployée de découvrir des chat.te.s espion.ne.s ou propriétaires terriens, capables d’interagir avec les humains grâce aux technologies. On y trouvera d’ailleurs le pendant SF de ladite œuvre : Sans cela, on aurait pu considérer le livre comme une comédie d’espionnage fort réussie, mais pas spécialement SF.

Et puis, comme si ça ne suffisait pas, il faut saluer les seconds rôles que constitue le syndicat des dauphins, la Confédération Générale des Cétacés. On saluera au passage la traduction de Mikael Cabon tant l’appellation ancre cette parodie dans le réel. On se réjouit de chacune de leurs apparitions, on s’en languit parfois : Mais la rareté de ces dites apparitions n’a d’égale que leur efficacité comique.

Utilisant avec brio chacun de ces éléments, John Scalzi construit une intrigue drôle, efficace, rythmée. Et même si on peut « voir venir » pas mal de petites choses, j’ai été surpris par quelques tournures et par le dénouement fort habile, au même titre que les personnages embarqués dans cette histoire.

En tout cas, ce bouquin reste un excellent opus de John Scalzi, et le fanboy que je suis ne saurai l’écarter de la catégorie des coups de cœurs. Si vous voulez lire des choses intelligentes, drôles, légères et qui mettent de bonne humeur, nul doute qu’il devrait vous plaire. Sinon… Lisez-le quand même, et offrez-le à droite à gauche. Histoire d’encourager l’auteur à nous en écrire plein d’autres

Publié le 2 mai 2024

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